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Le Musette

Au détour du XXè siècle, l'accordéon envahit la France et Paris. . . Dans le quartier de la Bastille qu'ont depuis longtemps investi les Auvergnats, il va jusqu'à s'associer, aux mains d'immigrés italiens, à la cornemuse qui anime les bals de famille des Bougnats, les premiers "Bals Musette".

Émile Vacher, créateur du genre musette &hellip et « Beau Milo » de la chanson éponyme! collection Philippe Krümm
Émile Vacher, créateur du genre musette… et « Beau Milo » de la chanson éponyme! collection Philippe Krümm

Alors qu'Émile Vacher, rapidement sacré roi de l'accordéon et virtuose du diatonique, donne au "genre musette" son style et ses codes, l'accordéon s'émancipe peu à peu des bals auvergnats. Il s'accompagne d'un violon, d'un saxo ou d'un sifflet à coulisse ( ou "jazzoflûte" !) tandis que le piano assure une cadence inébranlable. Influence américaine oblige, il est replacé ou complété par le banjo et le "jâze", ancêtre rustique de la batterie (qui donne son nom à la fois à l'instrument, au groupe auquel il appartient, et au style de musique! )

La bourrée auvergnate fait place à la valse, à la java bien sûr puis à d'autres danses en vogue: tango, fox trott, charleston, one step, paso doble dans des bals minuscules où se pressent les voyous, marlous, gigolettes et apaches à casquettes de la "zone". . . Il faut dire que tous les refrains et danses à la mode y passent! Si ce sont souvent les batteurs (ou "accessoiristes") qui poussent la chansonnette dans un dernier refrain, c'est aussi dans les "musettes de Paris" que la "grande Fréhel" ou la "môme" Piaf font leurs débuts. Parfois refrains du cinéma ou souvenirs de l'époque d'Aristide Bruant, les chansons racontent la nostalgie du vieux Paris des «fortifs» ou sont le portrait, en argot tragique ou humoristique, des bals musette et de la vie des mauvais garçons.

Au fil du temps, le style évolue et s'éloigne des sonorités "belle époque" ou auvergnates pour adopter des couleurs plus mineures et mystérieuses, influence des accordéonistes italiens et des musiciens manouches. Ces derniers, près des « fortifs », assurent aux accordéoniste un véritable vivier de musiciens mercenaires parmi lesquels on entends déjà ferrailler le jeune Django Reinhardt au banjo-guitare.
L'arrivée de la « gui- tare manouche » et du jazz américain donnera un second souffle à l'association des gitans au musette quand guitaristes et accordéonistes férus de jazz développeront de véritables «valses swing » à la française dans les brasseries de l'occupation.